Il faut dire que l’année 2014 avait préfiguré des grandes manœuvres à venir et que l’année 2015 a démarré sur les chapeaux de roue. Pour ceux qui ont raté des épisodes, voici le rappel des principales étapes du 1er semestre 2015.

  • Dès le 21 janvier 2015, on apprenait l’annonce du rachat de Novescia (environ 100 LBM) par Cerba European Lab, lui même soutenu par le fonds PAI Partners, pour un montant annoncé de 275 M€. Initialement créé en 2007-2008 sous l’égide d’Ekkio Capital (fonds de Private Equity de Groupama), rapidement rejoint par d’autres fonds (Midi Capital, Copeba, Socadif,…), Novescia a connu une première phase d’expansion rapide jusqu’à l’acquisition du pôle de biologie clinique de Générale de Santé. A fin 2011, le Groupe a terminé son exercice avec un CA de 150 M€, puis a entamé ensuite une phase de rationalisation de ses coûts qui l’a amené à céder son pôle de LBM de la Cote d’Azur au groupement de biologistes LAB’AZUR (en avril 2014). A fin 2013, le Groupe Novescia avait réalisé un CA de 164,2 M€ et un effectif de 1250 personnes.
  • Puis en Mai 2015, 2 semaines après avoir renoncé à son introduction en bourse, c’est au tour de Labco (650 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014) d’être racheté par le fonds Cinven pour un prix proposé 6,40 euros (la médiane retenue pour la valeur d’introduction semblait être 7€/action). L’offre de Cinven, qui valorise la société 1,2 milliard d’euros dette comprise, a cependant convaincu les actionnaires (dont les fonds 3i, TCR Capital, Nixen, CM CIC et des managers ), qui ont apporté 95 % du capital.
  • Enfin en Juin 2015, un « nouvel » acteur, la société EUROFINS, à qui l’on prêtait depuis longtemps des velléités sur le marché français des analyses biologiques de routine parait décider à faire son entrée. En effet, Capital Finance (groupe les Echos) a annoncé qu’ EUROFINS serait entrée (i) en discussions avec BIO ACCESS (JL OGER) pour la reprise du Groupement LAB’AZUR, majoritairement détenu par des biologistes et parallèlement (ii) l’un des 2 seuls en lice (avec LFPI) pour le rachat de BIOMNIS, majoritairement détenu depuis 2013 par Bio Alfras et son dirigeant, Mr Jean-François Delepouille.  A noter, Capital Finance fait état d’un niveau de valorisation de BIOMNIS qui serait compris entre 5 et 6 fois l’EBITDA….

Devant ces annonces, on ne peut que constater le grand écart entre ceux qui s’interrogent aujourd’hui encore, non sans raison, sur le modèle économique d’exploitation de leur propre LBM pour les années à venir et les signaux adressés par les plus grands acteurs du secteur. Seule une chose parait sûre, …. le paysage du secteur de la Biologie est loin d’être stabilisé.