Incontestablement, l’année 2016 marquera une nouvelle étape dans la concentration du secteur de la biologie.
En effet, au delà de la disparition presque complète, sur tout le territoire exception faite de Paris intra muros, des petites structures exploitant moins de 5 sites, le fait le plus marquant est peut être le début de la convergence des 2 modèles concurrents, d’organisation de la Biologie de demain :
- Les laboratoires contrôlés par des investisseurs financiers et des fonds de Private Equity (ex : Labco, Cerba, Biomnis, …) dont le modèle de croissance se fait principalement par acquisition pure et simple pour éviter une dissolution du capital et du contrôle,
- Les structures de biologistes dits libéraux comme LaboFrance – BPR, Laborizon, etc. avec un modèle de croissance souvent mixte, fait de rachats et / ou de participation (très minoritaire) du biologiste au capital du groupement en contrepartie de l’apport de son LBM,
En théorie, ce partage des acteurs entre 2 visions de leurs modes de fonctionnement pourrait se poursuivre longtemps, sous réserve toutefois que les seconds parviennent :
- à ériger des modèles de gouvernance qui perdurent au charisme de leurs créateurs, et
- à organiser un renouvellement de leur actionnariat au fur et à mesure du retrait de leurs membres les plus âgés…
Et c’est sur ce second point que la réalité économique semble rattraper dès 2016 les promoteurs des structures de Biologistes Libéraux ou « groupements ». En effet, le ralentissement inéluctable (au moins à terme) du nombre de nouveaux adhérents / apporteurs de leur LBM et l’impossibilité financière pour les jeunes diplômés de s’endetter à concurrence de plusieurs centaines de milliers d’euros pour acquérir quelques pourcentages d’une structure dans laquelle ils n’auront aucune maîtrise des flux futurs de dividendes condamnent les sortants à revendre leurs parts au seul acquéreur possible, le groupement lui même. Ceci revient à accroître les dettes du groupement, pour réduire son capital…. inutile de préciser que cette mécanique atteint rapidement ses limites.
Ainsi, au printemps 2016, l’entrée de Bpifrance au capital de Laborizon (union de 5 groupements du grand ouest représentant 57 LBM et 1.000 personnes) marque sans doute le début de la convergence de ses 2 modèles d’entreprises exerçant la Biologie. L’étape qui a suivi avec la levée d’une dette de 55 millions auprès d’un pool bancaire avec pour objectif affiché de poursuivre les acquisitions et de tripler le chiffres d’affaires en 5 ans confirme désormais la similitude des objectifs chez ces 2 types d’acteurs.